Tuesday, 30 November 2010

La cigarette par Brigetoun

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A signaler, un très joli morceau sur la cigarette écrit par Brigetoun

dans son blog Paumée à la date du 24 novembre 2010 :

La cigarette du réveil pour laquelle je me lève le matin, et j’en profite pour allumer le chauffage, l’ordinateur, essayer de lire, l’éteindre, me recoucher

celle des réveils autrefois, quand la vie ne m’avait pas rendue sage, bras tendu, yeux fermés, trois bouffées, yeux ouverts pour lire l’heure et viser le cendrier, l’écraser et se rendormir

la cigarette fumée debout, près du lit, avant d’y sombrer

les cigarettes échangées pour faire connaissance

les cigarettes qu’il était courtois d’offrir, ce qui permettait d’en allumer une

les cigarettes dans le couloir du train en s’inventant des vies

les troupes des amis mobilisés

les parisiennes à la même époque, en économisant pour en acheter dix

cette femme élégante, et mal-élevée avec arrogance, qui, dans le salon d’une tante, avait collecté les cendriers pour m’offrir les mégots ; après explication de ce qu’étaient les parisiennes

les boyard maïs posées sur le bord de la planche à dessin

les celtiques des moments de détente, paquets offerts par les anciens bienveillants

le dessin qu’il avait fait de moi, qui consistait en une fine ligne sans raideur derrière un gros cercle qui voulait être la boyard

la cigarette, après, pelotonnés devant sa cheminée

la cigarette allumée pour se concentrer

la cigarette pour saluer la fin d’une tâche

la cigarette sur l’escalier de secours de l’hôpital

la cigarette fumée obligatoirement dans les jardins, maintenant, et dans certain l’horreur du jardinier pour les mégots planqués, l’écraser délicatement sur une pierre éloignée et aller jeter dans la poubelle de la cuisine, fumer en guise de sport

la cigarette fumée dans la cuisine, entre les plats

la cigarette plaisir

la cigarette pour saluer une joie,

la cigarette devant la mer

la cigarette en sortant dans la rue, comme sas

la cigarette pour endormir la douleur

le refus de vouloir arrêter de fumer

le cri du corps crispé pour que j’arrête, jusqu’à la fois suivante

les cigarillos que l’on fait durer pour se limiter

la certitude que non-fumeuse je n’existerais plus, ou ne serais pas moi,

l’humilité que cela représente, au fond, ou l’influence des dominicains et de leur science de la dialectique orientée.

Contribution à une proposition d'écriture de Liminaire à partir de «Cigarette» de Bernard Bretonnière http://www.liminaire.fr/spip.php?article876

Tenter de dresser la liste de toutes les cigarettes que l’on a fumées et les instants qu’on y associe, les personnes, les lieux et les souvenirs que l’on croyait partis en fumée mais qui nous reviennent comme une envie de fumer.

6 comments:

Nathalie said...

My apologies to my English speaking friends, this post is only an extension of the one above on the theme of Smoking and has no English translation - it's a remarkable text written by fellow Avignon blogger Brigetoun.

Perhaps you can try Google translation to get the gist of it.

Michel Benoit said...

J'aime.

(Le chœur) : Translate ! Translate ! Translate !

Fardoise said...

Je n'ai jamais compté ces cigarettes grillées au fil des humeurs... Ce texte donne envie d'écrire sur ce petit bout de papier et de tabac qui prend une telle place lorsqu'on y succombe.

chri said...

Celles là, je les ai toutes fumées... Elles sont toutes si vraies pour un fumeur

crederae said...

PUISSANT et malheureusement c'est vrai que tout ce reve soit attaché a la cigarette..

Anonymous said...

I just added your website on my blogroll. Really enjoyed reading through. Excellent information!

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