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A signaler, un très joli morceau sur la cigarette écrit par Brigetoun
dans son blog Paumée à la date du 24 novembre 2010 :
La cigarette du réveil pour laquelle je me lève le matin, et j’en profite pour allumer le chauffage, l’ordinateur, essayer de lire, l’éteindre, me recoucher
celle des réveils autrefois, quand la vie ne m’avait pas rendue sage, bras tendu, yeux fermés, trois bouffées, yeux ouverts pour lire l’heure et viser le cendrier, l’écraser et se rendormir
la cigarette fumée debout, près du lit, avant d’y sombrer
les cigarettes échangées pour faire connaissance
les cigarettes qu’il était courtois d’offrir, ce qui permettait d’en allumer une
les cigarettes dans le couloir du train en s’inventant des vies
les troupes des amis mobilisés
les parisiennes à la même époque, en économisant pour en acheter dix
cette femme élégante, et mal-élevée avec arrogance, qui, dans le salon d’une tante, avait collecté les cendriers pour m’offrir les mégots ; après explication de ce qu’étaient les parisiennes
les boyard maïs posées sur le bord de la planche à dessin
les celtiques des moments de détente, paquets offerts par les anciens bienveillants
le dessin qu’il avait fait de moi, qui consistait en une fine ligne sans raideur derrière un gros cercle qui voulait être la boyard
la cigarette, après, pelotonnés devant sa cheminée
la cigarette allumée pour se concentrer
la cigarette pour saluer la fin d’une tâche
la cigarette sur l’escalier de secours de l’hôpital
la cigarette fumée obligatoirement dans les jardins, maintenant, et dans certain l’horreur du jardinier pour les mégots planqués, l’écraser délicatement sur une pierre éloignée et aller jeter dans la poubelle de la cuisine, fumer en guise de sport
la cigarette fumée dans la cuisine, entre les plats
la cigarette plaisir
la cigarette pour saluer une joie,
la cigarette devant la mer
la cigarette en sortant dans la rue, comme sas
la cigarette pour endormir la douleur
le refus de vouloir arrêter de fumer
le cri du corps crispé pour que j’arrête, jusqu’à la fois suivante
les cigarillos que l’on fait durer pour se limiter
la certitude que non-fumeuse je n’existerais plus, ou ne serais pas moi,
l’humilité que cela représente, au fond, ou l’influence des dominicains et de leur science de la dialectique orientée.
Contribution à une proposition d'écriture de Liminaire à partir de «Cigarette» de Bernard Bretonnière http://www.liminaire.fr/spip.php?article876
Tenter de dresser la liste de toutes les cigarettes que l’on a fumées et les instants qu’on y associe, les personnes, les lieux et les souvenirs que l’on croyait partis en fumée mais qui nous reviennent comme une envie de fumer.
6 comments:
My apologies to my English speaking friends, this post is only an extension of the one above on the theme of Smoking and has no English translation - it's a remarkable text written by fellow Avignon blogger Brigetoun.
Perhaps you can try Google translation to get the gist of it.
J'aime.
(Le chœur) : Translate ! Translate ! Translate !
Je n'ai jamais compté ces cigarettes grillées au fil des humeurs... Ce texte donne envie d'écrire sur ce petit bout de papier et de tabac qui prend une telle place lorsqu'on y succombe.
Celles là, je les ai toutes fumées... Elles sont toutes si vraies pour un fumeur
PUISSANT et malheureusement c'est vrai que tout ce reve soit attaché a la cigarette..
I just added your website on my blogroll. Really enjoyed reading through. Excellent information!
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