
Qui a posté ces deux poèmes anonymes sur les parois de verre de la cabine téléphonique de la place Pignotte ? Poèmes confus, troublants, dont l'un a pour titre 'Prétention à la folie' et on n'est pas loin de penser qu'il y a de quoi... Est-ce l'auteur lui-même ? Je l'imagine. Je suis toujours fascinée par les mille détails surprenants qui font la richesse de la vie de cette ville - il suffit de prendre le temps de les voir.

Sous l'orme, où la joie informe est une ombre âgée,
Passez un matin, câlines, au bras de vos assassins ;
Là, tout vous sourit, l'aube vous nourrit, chantent les essaims
De futurs amers, guêpes de friture, envie encagée...
Garçons, vous voudriez croire aux moires, niez
Un destin-cuisine, en deux seins qu'usinera Mélusine !
Et ce phare étroit dans la nuit de poix où fuit l'opaline,
Vous chantera l'or terni qu'hier encor, vous admiriez
Et de celle qui s'aime ou de celui qui sème
Le reptile usage, éprouvant visage, ossuaire lent
Qui récolte en son suaire de lin l'hymne somnolent ?
Filez deux à deux ce linceul hideux où s'endort ce qui s'aime !

Je suis comme Artaud, nain,ooooooooooooooooo I'm like Artaud, dwarf
Connard, marteau, giflé ! ooooooooooooooooooo Asshole, hammer, slapped!
Et comme art, tôt j'ai main oooooooooooooooooo And like art, I soon put hand
Mise au stylo désenflé oooooooooooooooooooooo To less swollen pen
D'une encre noire ooooooooooooooooooooooooo In black ink
D'une illusoire ooooooooooooooo oooooooooooo In an illusory
Désespérée. ooooooooooooooooo oooooooooooo Desperate.
Elle, éthérée, ooooooooooooooooooooooooooooo She, ethereal
Plane et suture : ooooooooooooooooooooooooooo Plane and suture:
Littérature. oooooooooooooooooooooooooooooo Literature.