Friday 25 January 2008

Street poem

Sometimes poetry grows on the most unexpected terrain. Rue du Bon Martinet is a dark lane that feeds into the tourist-famous Rue des Teinturiers, which you see here in the background. So narrow that a car will hardly fit (access limited to residents only), it is quiet, deserted and prone to graffiti. Walking past a couple of days ago I discovered on a windowsill an empty pot with a message attached. The message was a poem (click on the photo to enlarge). Here's a very rough translation which I hope will convey some of the spirit of the original.

Unknown passer-by
Whose inconsiderate hand
Tore away
From this discreet vase
The ivy that I planted

Why this rough gesture
To the innocent plant
Whose golden leaves
decorated the window?

May your heart find peace
And open up to nature
Which provides simple
and reassuring pleasures.

Our streets may appear sad
To foreign passers-by
And the flowers in this pot
Greeted their visit.

Please calm my wrath
Return these stalks
Amend yourself
And forget your folly.

I met the lady who lives there. She told me she was really angry when the ivy disappeared and it was her husband who wrote the poem. To me, those few words brighten up the street just as beautifully as flowers in a pot. Are you touched by such a gesture?

---------Poésie de rue ------------

Parfois la poésie souffle où on ne l'attend pas. La rue du Bon Martinet est une ruelle sans soleil qui donne dans la très touristique rue des teinturiers, que l'on aperçoit ici au fond. Si étroite qu'une voiture y passe à peine (accès réservé aux riverains), elle est sombre, déserte et souvent victime de tags. Dans cette ruelle où je passe souvent car j'y ai des amis, j'ai trouvé avant-hier sur la margelle d'une fenêtre un pot de fleurs vide accompagné d'un message accroché aux barreaux. C'était un poème. Vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir et le lire vous-même, mais le voici retranscrit :

Passant inconnu

Qui ici même
Arracha d’une main importune
Dans ce vase discret
Le lierre que je plantai

Pourquoi ce geste rude
Envers l’innocente plantule
Qui ornait la fenêtre
De ses feuilles dorées ?

Que ton cœur s’assagisse
Et s’ouvre à la nature
D’où viennent des plaisirs
Simples et rassurants.

Les rues parfois sont tristes
Aux passants étrangers
Et ces fleurs disposées
Accueillent leur visite.

Ramène-moi ces tiges.
Apaise mon courroux
Et puis rachète-toi
Et ne fais plus le fou.

J'ai rencontré la dame qui habite là, elle sortait de chez elle au moment où je passais. C'est son mari qui a écrit ces mots. Elle-même était vraiment en colère quand son lierre a disparu. Pour moi, la rue du Bon Martinet se trouve illuminée par ce poème presque aussi bien que par des fleurs au balcon. Etes-vous sensible à ce geste ?
----------------------------

In the comments Peter suggested I offer the owners a replacement ivy in appreciation of the poem - I'd thought of it. In the meantime here's a virtual replacement (photo taken in Berrima, NSW Australia)

Dans les commentaires Peter a suggéré que j'offre aux propriétaires un nouveau lierre pour les féliciter du poème. J'y avais pensé en effet. Voici déja une compensation virtuelle, un portillon croulant sous le lierre (photo prise à Berrima, NSW, Australie)

34 comments:

Spica said...

Très joli poème ! Il a du talent, ce monsieur.

Peter said...

Sympa, cette manière poétique de gronder le voleur ! … et si tu achetais un lierre pour montrer ton estime ? Le couple risque peut-être penser que tu es coupable ? Un risque à prendre !

Kate said...

Great post today, and a wonderful poem. The couple sound like they'd be terrific people to know.

Maxime said...

sympathique, mais à mon gout trop explicite. J'aurais juste remis un pied de lierre avec un panonceau "Danger. Plante carnivore!", ou bien un pot de cactus... juste pour que l'histoire reste entre mon vandale et moi.

Anonymous said...

Peter je suis d'accord, ces gens me plaisent! Maxime, une autre approche de la question - mais non, je préfère le poème.

Clueless in Boston said...

Very elegant and creative way to deal with anger. I like the poem and it is far better than a cactus plant. Who knows, maybe the culprit will repent after reading the poem.

Have a great weekend!

Anonymous said...

j'admire l'élégance du geste et la qualité du poème. Il me rappelle la chanson de Brassens : stances à un cambrioleur.

Anonymous said...

comme quoi les bons coups de martinet portent leur fruits et le vent des creations!!! :-))) mais je l aurais pas mis sous capote format a4 ce poeme mais glissé dans un feuilleté croustillant par ex..qu il fonde sous la dent!

claude said...

C'est formidable ça ! Crier sa colère en vers ! Le poème est très beau, mais l'auteur du délit l'a-t-il lu ? Je comprends la colère de la dame. Moi un jour d'ai muis une beau géranium sur ma boîte aux lettres, il est resté 2 jours. Que l'on soit dans une petite ruelle qui pourraît laisser penser qu'on est à l'abri de tout ou comme moi à la campagne avec seulement 3 ou 4 voisins, on est à l'abri de rien.
Je me suis tjrs posé la question : est-ce un de mes voisins ou un passant en voiture ???

Anonymous said...

At last a garden gate. Nice too.

Marie-Noyale said...

J'imagine le plaisir que cela a du etre de tomber par hasard sur ce petit poeme...
la rue en elle meme a deja du charme,mais ses habitants semblent tout aussi charmants..
Une belle lecon de calme..
Bon WE.

Bill said...

Excellent response to whom ever took the Ivy!

Chuckeroon said...

..oh, I am certainly touched. It's the best response, but I suspect the perpetrater will not see it. Nice translation, too.

BTW...that's a weird Aussie dictionary. No way is Lopping ever cutting down.

Bill said...

FYI, I just posted a reply to your question regarding winter camping. Basically, call me crazy :)

malie said...

J'avais vu la même chose dans le haut var l'été dernier. Dans un de ces villages où les habitants ont des minuscules bouts de jardins entre leur cuisine et la rue, quelqu'un avait apparemment volé le barbecue de celui-ci. Il avait répondu par un poème.

J'avais adoré.

Squirrel said...

everything sounds better in French... even the inconsiderate hand....

Bergson said...

Superbe poème qui mérite bien un plant de lierre.

Anonymous said...

It really does warm my heart to see such a forgiving response. This is what the human exchange is all about.

Anonymous said...

Très sensible à ce genre de "gestes" !
Il y en a trop peu,malheureusement ! (C'est triste à dire mais les gens n'osent pas et pourtant ...)

Unknown said...

Quelle une belle blog! Les mots sont elegante!

Je suis desolee pour ma mauvaise francais...

Felicia said...

Hi Nathalie, I just love this story, and a nice replacement for the ivy too.

Olivier said...

c'est tres beau, tres poetique cette idee. cela ma fait penser au BookCrossing (la liberation des livres).
Tu es bien gentille d'avoir remis le lierre ;o)

quintarantino said...

Nathalie, I was very touched for your kind words on my ... secrets ..., but let me tell you this is an amazing photo and text blog about one of the regions in your wonderful country that I like most.
Sorry to write in English, but my skills on french writting would bring me problems with Honoré de Balzac...

Anonymous said...

Par les hasards d'une recherche de restaurant sur Sydney, je suis tombée en amour de ton blog et du coup j'ai basculé sur celui d'Avignon!!!
Et toute déçue de ne pas trouver de photos prises hier avec ce coucher de soleil incroyablement flamboyant comme rarement!!!!
Bisous

Peter said...

Thanks for considering my proposal! We can share the costs if you wish!

The D in D & T said...

What a great story, and what an amazing response these two had. You've given me something to think about with this. Thank you!

Anonymous said...

Annedusud aaaaaaah c'est vrai le coucher de soleil d'hier était fabuleux. Mais j'étais en voiture, conduite par mon mari, et je n'ai pas osé lui demander de s'arrêter. Il aurait fallu marcher dans les vignes pour trouver l'angle idéal, j'en aurais eu pour 20 minutes! Je me suis contentée de prendre depuis la voiture une photo du ciel, avec trois arbres banals en premier plan. Pas très intéressant. Poubelle. Quel dommage ! J'attendrai le prochain.

Anonymous said...

Je me souviens d'un écriteau sur une maison de mon village: "voleur, tu n'as plus rien à voler, tu m'as déjà tout pris"... Crier son courroux en vers, c'est une belle manière de garder ses nerfs. Chapeau pour cette initiative.

Anonymous said...

Très beau poème agrémenté d'images parlantes, bonne soirée

Nathalie H.D. said...

Peter je retournerai voir les auteurs de ce poème. Je te raconterai. Peut-être le voleur a-t-il rapporté le lierre?

Cergie said...

Tout a été à peu près dit sur la question.
Mon grain de sel : j'ai eu un voleur de plante dans mon jardin. Interrogations. Lorsque je me suis aperçue en retrouvant le trognon de ma pauvre heuchère qu'il devait s'agir du gros chien du voisin, je me suis bricolé une clôture en palettes de récupération (le jardin était ouvert à tous auparavant)
J'imagine qu'un poème n'aurait pas eu la même efficacité

La cloture que tu as mise en photo serait d'un plus bel effet, mais la mienne est très dissuasive cependant... Sauf contre les chats qui attaquent les merles et les merles qui attaquent les raisins

Gerald (SK14) said...

brilliant
I love it!

hpy said...

Je comprends la colère et la déception du vieux couple. Les vols de plantes etc sont malheureusement assez fréquents. Peut-être les passants ne se rendent-ils pas compte que les gens tiennent à leurs plantes, qu'ils en prennent soin, et certains même le font sans avoir beaucoup de moyens.

Rob said...

Lovely poem! Unfortunatelty it is the few who ruin things for everyone. I hope they do plant a new ivy.

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