Saturday 8 December 2007

Crime witness (chapter 1)

Alone and feeling lonely, the man was walking along the deserted no man's land that stretched in a long corridor between the river's edge and the industrial zone of Le Pontet, north of Avignon.

Il marchait seul et mélancolique au bord du Rhône, dans ce no-man's land en friche qui séparait la rive du fleuve de la zone industrielle du Pontet, en amont d'Avignon.

As he followed the barbed wire fence protecting large chemical and gaz storage areas, he thought to himself that it really took some knowledge of the region's past to imagine, in lieu of this desolate scene, the rich plains which since ancient times had fed the whole region, benefiting each year from the fertilising floods of the Rhone. Despite his regrets he couldn't help but find beauty in those harsh curved lines.

Longeant ces clôtures de barbelés protégeant des aires de stockage d'hydrocarbures et de produits industriels, il se dit avec amertume qu'il fallait savoir lire le paysage et bien connaitre l'histoire de la région pour imaginer ici les riches plaines maraichères qui pendant des siècles avaient nourri Avignon, s'enrichissant chaque année des alluvions des crues du Rhône.
Magré sa rage il fut pourtant sensible à la beauté plastique de ces âpres lignes courbes entrecroisées.

As he walked past the abandoned house whose black and bare eaves seemed to keep watch over the river like thin and weary soldiers posted along a crenelated wall, he noticed the round river stones the wall was made of : part of the river bed had been stolen to build the house. So ever since the house had started to feel weaker, it kept an eye on the Rhône, worried that one day it would attack in a powerful flood in a bid to retrieve its stolen possessions.

En passant devant la maison abandonnée dont les chevrons nus et noirs guettaient le fleuve comme de maigres soldats postés aux creneaux, il remarqua, sous le crépi effrité, les galets ronds qui constituaient le mur : le Rhône s'était vu arracher un peu de son lit pour construire cette bâtisse... Alors depuis qu'elle se sentait faiblir, la maison le surveillait, méfiante, inquiète qu'un jour il lance contre elle une violente crue pour reprendre par la force le bien qu'on lui avait volé.



Further along, behind the mesh of a locked gate, disused waste containers bled their flamboyant rust...

Un peu plus loin, derrière le grillage d'un portail verrouillé, des carcasses de conteneurs vides flamboyaient de rouille...


And this is where the man found himself witness to an incredibly violent scene. Behind the bend, no-one had noticed him. In a split second he disappeared in the tall grass, body tingling from a massive attack of adrenalin and mind racing in mad swirls. What could he do? What should he do?

C'est là que l'homme se retrouva par surprise témoin d'une scène insoutenable. Derrière la courbe du terrain, personne ne l'avait remarqué. Bouleversé il plongea dans les hautes herbes, le corps irradié par une décharge massive d'adrénaline et l'esprit en ébullition. Que pouvait-il faire ? Que devait-il faire ?

31 comments:

GMG said...

Great post! Poirot is strolling around in Avignon!
Have a great weekend!

M.Benaut said...

Nathalie, your prose is superb ! The visual imagery of your words is brilliant. I am sitting beside le Rhône and like in the movies, I can hear the stones discussing water levels. I can sense the whole occasion and see years back in the past as well. It will take hours to watch and listen to this scenario to the end.

Anonymous said...

une série scénario.. pour arriver a la scène du meurtre..fais attention, car j ai bien failli me faire descendre par des chasseurs tirant le faisan domestique.. au cours de cette promenade, il y a quelques siècles.. des ciels intenses bien epurés par le mistral et des oranges vifs dramatic...

Anonymous said...

bizarre le pistolet ;) mais l'ambiance est là tout ça pour un voleur de cerises dans un jardin protégé par des barbelés. Que ne ferait on pas pour des coeurs de pigeon?

Anonymous said...

Lucky you. To be on hand to witness and photograph the act in progress. Mind boggling experiences like this is what makes people famous.

Daniel Chérouvrier said...

Boire un verre d'un bon côte du Rhone pour oublier cette sinistre scène ( bien mise en mots et en image).

Squirrel said...

Great series Nathalie--- !!!!! More! More!

Gregory Sey said...

C'est génial!

b.c. said...

Oh this was riveting! The photos are so full of grace and expression--who knew that barbed wire could be so graceful? and the story you put to the photos was just amazing...thanks for sharing your story and all these photos with us!

Anonymous said...

Super mise en scène ! est ce que ton personnage habitait dans la chambre du post précédent ?

Anonymous said...

la photo l ecriture et la scène dans l alliance, cest cela le top, Nathalie-pas de top sans ces trois dimensions! la vraie vie, quoi...d ombres et d illusions-

Olivier said...

bravo, belle imagination, je serais l'homme je prendrais le bout de papier tendu, peut etre un rendez vous secret ?

Anonymous said...

Far less comments today than I usually get. Trying to figure out why. Yes, Is it because I'm out of my usual format ? or that my crime scenario doesn't work? Or maybe my regular readers are just into pretty photography ? I wish I'd get some feedback on that...

Moins de commentaires que d'habitude sur ce post très particulier. Est-ce parce que je suis sortie de mon format habituel (5 photos) ? Texte trop long à lire ? Parce que mon polar n'a pas convaincu ? Parce que mes lecteurs préfèrent les "jolies photos" ? J'aimerais assez avoir des retours là-dessus...

Anonymous said...

Bravo pour ce scénario accompagné de l'illustration d'excellentes photos, collant parfaitement avec l'écrit. Géniale Natalie. Bravo et bonne journée.

DeepBlueSea said...

Fascinating. Did you use some passers by as actors for the final shot (excuse the pun)?

Greetings from Melbourne

Olivier said...

Moins de commentaires, mais je trouve que moins de mvt en ce moment dans la bloggosphere.

Mais il est vrai que par exemple si le texte (en anglais , seulement en anglais) est trop long, je ne commente que les photos.

Perso j'aime beaucoup ce post, et j'attends la suite avec impatience...Nous voila de retour au temps des feuilletons dans les journaux....

Anonymous said...

very cool - love the series.

Chuckeroon said...

.....several intersting, well produced and conceived photos in one post PLUS a bit of fun to appreciate.

Cannot imagine why you got fewer comments. Each single photo deserves one.

And....tks for taking me back to my old industrial business visits of 25 yrs ago to le Pontet.

Delphinium said...

Géniale la mise en scène, texte et photo, l'idée est originale et mérite qu'on s'y attarde. La 2ème photo avec les fils de fer barbelés me plaît particulièrement. Je m'imaginais un grand huit dans une fête foraine comportant autant de contours, de montées et de descente, certes ce ne serait pas bon pour l'estomac mais ça pourrait être marrant pour ceux qui regardent. Et puis si j'étais à la place de l'homme, je crois que je prendrais mes jambes à mon cou et je retournerai en courant au centre ville pour boire un café sur une terrasse face aux Palais des papes. Et tant pis pour les gens qui s'aventurent dans des coins sordides. :-)) n'est-ce pas?

Concernant la masse des commentaires, j'ai remarqué que quand je publie un texte long, j'ai moins de commentaires que quand je publie une poésie qui comporte une dizaine de vers. Mais cela m'importe peu, je préfère moins de commentaires mais des commentaires de gens qui ont lu le texte et qui écrivent des choses sur le texte et /ou sur la photo que des commentaires qui disent simplement c'est joli ou c'est bien écrit. Personnellement je ne côtoie peut-être pas beaucoup de blogs mais j'essaie toujours de faire un commentaire personnalisé. Voilàààà
Et puis il est vrai que l'on remarque (je suis du même avis que Olivier) que le monde de la blogosphère est plus calme ces temps-ci. Les gens sont stressés par la fin de l'année et passent certainement moins de temps devant leur écran d'ordinateur.
On verra ce qui se passera en janvier. Je vous embrasse et vous souhaite une belle semaine à Avignon.

Anonymous said...

L'assassin habite au 21, si si ! en tout cas que d'imagination au cours de cette courte histoire. Si je peux me permettre deux préférences, le barbelé sur fond bleu et le grillage sur fond de béton (armé ) orange. En ai profité pour me balader dans tes insolites. au plaisir !

Cergie said...

C'était quoi ta question Nathalie ? Pourquoi il y a moins de commentaires aujourd'hui ?...
En ce qui me concerne, si je ne suis pas passée avant c'est que le dimanche je ne bloggue pas en principe et que aujourd'hui j'avais encore mon amie Liliane et que je viens de la mettre au RER A...

Sinon, ce genre de message mérite d'être commenté. Beaucoup de jolies photos et une intrigue, des explications pour situer l'intrigue. Notamment de lieux, de matériaux. Cela ne se passe pas dans un monde imaginaire, pas du tout !!!

Je remarque le contraste entre la douce image en amorce (vue au travers d'un rideau) et la force des autres. Point de vue couleurs, ocre et bleu très vifs
Point de vue sujet : barbelé, cloture, arme à feu...
Ton histoire est imaginaire dis moi ?
Rassure moi !

M.Benaut said...

I think that quality attracts quality, and quantity does likewise.
Your post is brilliant and superbly written. You can be exceptionally proud of this achievement. It is brilliant, and I am still enjoying re-reading it, days later !
You certainly set a cracking pace.

Anonymous said...

You have a unique eye and voice, Nathalie. Enchanting, always!

-K- said...

I love the barbed wire shot and those beautiful rust colored walls.

Jazzy said...

that's a cool photo story.
i like it a lot!!

Wayne said...

Well, you must have done a good job with that story, because now I am sitting here wondering how long I have to wait to find out what happens next! What did he do? Who got killed? Who killed them? OY!!!
Thanks for the entertainment!
Wayne

alice said...

Moi, en tout cas, j'ai adoré.

Bergson said...

L'homme n'est pas monsieur X qui vient de suisse et qui a tué sa mère dans le train pour Avignon ?

Maxime said...

Je le vois courir vers le fleuve, ou mieux encore, vers la mer. Ce dont il a besoin, c'est d'un grand espace, vide et ouvert, pour s'y dissoudre et avoir les idées claires sur ce qu'il va faire.

M. CHRISTOPHE said...

Bravo...un grand moment dans cette soirée de surf mondial sur les blogs photos.
Ton récit et les photos qui l'illustrent ont emmené mon esprit, je me suis surpris à imaginer une suite hypothétique après chaque image....surprenant...bravo
A quand une nouvelle histoire ?

Miss_Yves said...

Très original!
Moi aussi je reviendrai faire une pause -lecture plus approfondie.
Miss Yves

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