Avignon, rue de la république
Perhaps it's no accident but the first two performances I saw during the festival have a striking trait in common - the women's condition is their main topic : "La peau dure" (
tough skin) is an achingly sour account of the personal histories of three sisters in post-war France whose lives are crushed by poverty and male domination. The second play,
Sages comme des images which I saw yesterday, was written in the seventies by Dario Fo and Franca Rame and extensively shown in Italy with the proceeds going to the feminist movement there. How relevant is it to the condition of women today? Contraception and financial independence contributed to major changes but the majority of household chores are still effectively taken up by women and freedom often comes with poverty attached. The play was definitely worth seeing, if only to remind us of what we owe the feminist movement and reflect on the direction things are taking now. The three actors were excellent and after a longish prologue, the show proved a moving and powerful one. I thoroughly recommend it.
Est-ce un hasard ? Peut-être pas. Les deux premiers spectacles que j'ai vus pendant ce spectacle ont pour sujet la conditions des femmes. "La peau dure" de la Compagnie Fraction rend compte de la vie amère de trois soeurs victimes de la pauvreté et de l'égoïsme des hommes (voir chez mon ami Michel une magnifique photo des dernières minutes du spectacle). Et hier j'ai vu "Sages comme des images", une reprise de textes de Dario Fo et Franca Rame sur la condition des femmes. Cette pièce des années soixante-dix dont le titre original était "orgasme adulte échappé du zoo" avait fait à l'époque l'objet de tournées de spectacles partout en Italie pour financer la cause féministe. Ces trois récits de femmes sont complétés par une extrait de la Médée d'Euripide, femme trahie qui ne se résigne pas à être abandonnée pour une plus jeune. Ces textes ont-ils vieilli ? Pas tant que ça. Ils ont le mérite de rappeler une partie de notre histoire pas si lointaine. Celle d'avant la contraception, celle de la soumission "naturelle" à l'homme et des combats féministes. La problématique des années dix est à la fois proche et différente. La plupart des femmes ont aujourd'hui leur indépendance économique mais la liberté reste souvent synonyme de précarité. Ce spectacle est l'occasion toujours utile de se pencher sur la lutte féministe, le chemin accompli et la direction de ce chemin. Ne vous fiez pas aux jolis tailleurs et aux chignons crêpés des années soixante dans lesquels vous croiserez les actrices en ville - une fois le prologue (un peu long à mon avis) passé, les masques tombent pour laisser la place à une parole sans fard et à des portraits violents qui sonnent juste. La place faite aux hommes vous réserve une belle surprise avec Gregory Corre (le seul homme du trio) dans un rôle décalé qu'il assume parfaitement et qui introduit le questionnement. La Médée de Rebecca Bonnet est absolument bouleversante. Sage comme des images est joué tous les jours à 15h au Collège de la Salle (détails page 122 du catalogue du Off).
Today's news : I heard on the radio yesterday that a woman convicted of adultery and sentenced to death by lapidation in Iran escaped her fate thanks to international pressure. Lapidations are rare in Iran, adds the journalist, the last one dates back to March 2009. Rare? That's one too many. I cringe, I weep. With globalization we cannot approach the question of the condition of women from a French or Western point of view only, it's a worldwide question now and so much remains to be done out there ! There's no ignoring it and even if we tried, the question would snap back at us anyway, the debate around the burqa in France shows it clearly. Below is a small sticker I found on a No Parking sign in Avignon last month : 'The burqa is not welcome in France'. I'll ditto that and if we need to fight for our rights again, we will.
Actualité : j'ai entendu hier à la radio qu'une femme qui devait être lapidée pour adultère en Iran avait été épargnée grâce à la pression internationale. "Les lapidations sont rares en Iran, rajoutait le journaliste, la dernière remonte à mars 2009". J'ai mal. C'est déjà trop. Avec la mondialisation et les migrations, la question de la condition des femmes ne se mesure plus seulement à l'aune de la société française ou européenne, c'est une question mondiale. Là tout reste à faire et même si l'on voulait se replier sur soi et l'oublier, la question nous reviendrait en pleine figure, le débat sur la burqa en France le montre bien. Ci-dessous un petit autocollant trouvé sur un panneau à Avignon le mois dernier : "la burqa n'est pas la bienvenue chez nous". J'y souscris entièrement. Ce que nous avons obtenu jusque là, pas question de le perdre, et s'il faut se battre on se battra.