Thursday 28 February 2008

Austr-alien

University of Avignon, 3:45 p.m., February 2008.

Thesis room, University of Avignon, Tuesday 26th of February, 4 p.m. : as part of the Aboriginal festival, three guest speakers were invited to give a conference on "setting the historical and political context: from colonisation to reconciliation". Five minutes before start (my photo), the room was two-thirds full. Ten minutes later, it was jam-packed. The organisers were expecting approximately fourty people; over eighty turned up.
The three speakers, all French academics from various universites, approached the question from their respective fields of competence (history, culture and communication, sociology). From Captain's Cook first landing in 1788, to the very emotional We Say Sorry day of two weeks ago through the white Australia policy and the stolen generations, the speakers embraced 220 years of history, many chapters of which are painful to recall.

I neither have the time today or the qualifications to write at length about Australian history. Let me just say that if you haven't heard it already, I urge you to listen to an excerpt of Kevin Rudd's beautiful speech of February 13th , 2008, where the newly elected Prime Minister apologised to the Aboriginal peoples of Australia for the pain, suffering and hurt inflicted on them in the past:

"(...)It is time to reconcile. It is time to recognise the injustices of the past. it is time to say sorry. It is time to move forward together.
To the stolen generations, I say the following:
As Prime Minister of Australia, I am sorry
On behalf of the government of Australia, I am sorry.
On behalf of the parliament of Australia, I am sorry.
I offer you this apology without qualification." (...)
(...) "We the Parliament of Australia respectfully request that this apology be received in the spirit in which it is offered as part of the healing of the nation. (...)"

This was just two weeks ago. The 30 minute speech was listened to in every school. Throughout the country people gathered in public places to watch it on big screens. This day will be remembered by most Australians as a major date in their nation's history. See the beautiful posts that Sally in Sydney and Letty in Ararat wrote about it.

Magnificent. Now the hard work begins. Today the Aboriginal people are lagging way behind other Australians in terms of life expectancy, health, educational achievement and economic opportunity. If the situation is to change, there will be lots of hard work and goodwill required from all sides. Go Aussie go!

Back in Avignon, I am glad the conference gave more French people a chance to learn about Australia. Now for those of you wondering about the large black and white Austr Alien sign you see in my photo, it's a work of art by a young Aboriginal artist. By cutting the word Australian in half that way he wanted to point to the fact that he, as a black person, often feels like an alien in his own country, white Australia. A clever way of saying it, don't you think? (I don't have the name of the author but I'll add it here as soon as I have it).

Last night also, a beautiful evening of Aboriginal tales and didgeridoo music. No Aussies there though, the tales were told in French by actors who'd gathered them from books and who'd never been to Australia. They were nice to listen to but somewhat failed to pass on the magic of the land. The music was by the excellent band Aix Elan from Aix en Provence. All whitefellas, but something of the spirit of downunder roamed as the three didgeridoos wove their deep vibrations through the night. Music is a language of its own which knows no frontiers and grabs you at the deepest level. A wonderful evening.
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avignon daily photo
Salle des thèses, Université d’Avignon, le mardi 26 février à 16h. Dans le cadre de l’Aboriginal festival, une conférence-débat réunissait trois intervenants sur le thème « mise en contexte politico-historique : de la colonisation à la réconciliation ». Cinq minutes avant le début (ma photo) la salle n’était encore qu’aux deux-tiers pleine. Dix minutes plus tard, c’était bondé. Les organisateurs attendaient 40 personnes, il en est venu plus de 80.

Les trois intervenants, tous universitaires français, ont approché la question du point de vue de leurs disciplines respectives (histoire, culture et communication, sociologie). Depuis l’arrivée du Capitaine Cook en 1788 jusqu’à la très émouvante cérémonie du We Say Sorry il y a quinze jours, en passant par la politique de l’Australie blanche et les générations volées, ils ont brossé le tableau de 220 ans d’histoire dont bien des chapitres ont été douloureux.

Je n’ai ni la compétence ni le temps ici de résumer l’histoire de l’Australie, mais si vous comprenez un peu l’anglais et si vous ne l’avez pas déjà entendu, je vous recommande d’écouter ici un extrait du magnifique discours de Kevin Rudd , le nouveau Premier ministre australien, qui le 13 février dernier a présenté, au nom du peuple australien tout entier, ses excuses aux peuples aborigènes pour la maltraitance dont ils ont souffert :

(…) "L’heure et venue de la réconciliation. Il est temps de reconnaître les injustices du passé. Il est temps de demander pardon. Il est temps de maintenant avancer ensemble. Aux générations volées, je dis :
En tant que premier ministre de l’Australie, je demande pardon
Au nom du gouvernement australien, je demande pardon
Au nom du parlement australien, je demande pardon.
Je vous présente des excuses sans réserves. »

(…) « Nous, parlement australien, demandons respectueusement que notre message soit reçu comme il est offert, dans un esprit de guérison de la nation. (...)»

C’était il y a juste deux semaines. Ce discours d’une demi-heure a été écouté dans toutes les écoles. Partout dans le pays la population s’est rassemblée dans des lieux publics pour le regarder sur écran géant. Beaucoup avaient conscience d’assister à une journée historique. Sally à Sydney et Letty à Ararat l’ont chacune fort bien exprimé dans leurs blogs respectifs.

Magnifique journée. Maintenant il faut retrousser ses manches. Pour l’instant, les Aborigènes se situent loin, très loin derrière les autres australiens en matière d’espérance de vie, de santé, d’éducation et de conditions socio-économiques. Pour atteindre l’objectif de réduire ces inégalités criantes il va falloir travailler dur, et travailler ensemble. Allez l’Australie !

De retour à Avignon, je suis heureuse que ce festival ait donné aux français une occasion d’en apprendre plus sur l’Australie. Et un mot sur le grand panneau Austr Alienqu’on voit sur ma photo : c’est l’œuvre d’un jeune artiste Aborigène. En coupant le mot Australien en deux, il a voulu montrer en noir et blanc que lui, le noir, se sentait souvent un ‘alien’ (un étranger, un extra-terrestre) dans son propre pays, l’Australie blanche. N'est-ce pas une belle façon de le dire ? (je n’ai pas le nom de l’artiste, je le rajouterai ici dès que je l’aurai).

Hier soir encore, il y avait une soirée “Contes Aborigènes et didgeridoo”. Pas d’australiens à cette soirée, les légendes étaient dites par des conteurs qui les avaient trouvées dans des livres et qui ne connaissaient pas l’Australie. Talentueux, ils n’ont cependant pas tout à fait su rendre la magie envoûtante de ce pays. La musique était assurée par un excellent groupe d’Aix en Provence, Aix Elan. Tous blancs, mais alors que leurs trois didgeridoos entrecroisaient leurs voix graves dans la nuit, un peu de l’esprit de 'downunder' est passé - la vibration de la terre australe. La musique est une langue à part qui se moque des frontières et vous prend au plus profond. Moments privilégiés. Merci à eux.

avignon daily photo

Tuesday 26 February 2008

Aboriginal festival

Artwork by Jill Yirrindili of Maningrida, northern Arnhem Land - National Maritime Museum of Sydney.
Oeuvre de Jill Yirrindili originaire du nord de la Terre d'Arnhem, Musée Maritime de Sydney, photo Juin 2007.
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An exciting event starts today: Avignon's first Aboriginal festival 26-29 February 2008. The programme includes conferences and debates, art exhibitions, concerts, a didgeridoo and circular breathing workshop and Australian movies, detailed programme here (in French). I plan to attend most events.
Avignon aboriginal festival
Aujourd'hui début d'un événement qui m'intéresse, le premier "Aboriginal Festival" d'Avignon, du 26 au 29 février 2008. Le programme inclut des expositions, des conférences-débat, une soirée contes et didgeridoo, des concerts, des films australiens, un atelier didgeridoo et respiration circulaire - voir le programme détaillé ici. J'ai l'intention d'assister à la plupart des activités.

Sunday 24 February 2008

Beneath the surface

You know how people who visit the tropics always comment on how quickly night falls and day comes? I find the opposite here. I got so used to Sydney sunrises, having to rush to the beach or the harbour to catch those precious morning rays, that I was amazed to see how slowly the sun comes out here. This morning when I got up it was no longer dark but the sun hadn't come out yet. I walked fast from my home to this spot I've wanted to take pictures from for a long time. Despite the 15 mn walk, I got there in time for sunrise. That really surprised me.

Vous savez comment les gens qui visitent les tropiques remarquent toujours à quelle vitesse le jour se lève et la nuit tombe ? Comme un couteau sur un condamné, disait Bernard Lavilliers. Eh bien moi j'ai l'impression inverse. Je m'étais tellement habituée aux levers de soleil de Sydney et à la course pour descendre à la plage ou sur le port pour saisir les précieux premiers rayons du jour, que je suis sidérée de la lenteur du soleil ici. Ce matin il ne faisait déja plus nuit quand je suis partie de chez moi, et pourtant malgré le quart d'heure de marche qu'il m'a fallu pour parvenir ici, j'y suis arrivée à temps pour le lever du soleil. Cela m'a vraiment surpris.
We're upstream of Avignon here, along the speedway that hugs the river bank coming from the Avignon North exit of the motorway. If you arrive by car from Paris, this will be your first view of Avignon. How peaceful the river looks... I'll leave you on this good impression for today and won't speak about the dreadful chemical pollution of the Rhone which is poisoning the river's fish and those who eat them. Only click if you want to know; on such a beautiful morning it would be so tempting to just keep ignoring...

Nous sommes ici en amont d'Avignon, le long de la voie rapide qui longe le Rhône en venant de la sortie Avignon Nord de l'autoroute. Si vous arrivez en voiture depuis Paris, c'est le premier coup d'oeil que vous aurez sur la ville. Qu'elle est belle la rivière, quel calme... j'attendrai une autre fois pour vous parler de l'immonde pollution du Rhône par les PCB qui empoisonne les poissons et ceux qui les consomment. Par un si beau matin on préférerait ne pas savoir, ça gâcherait le paysage.In the wasteland on the opposite side of the road, I found an enormous cherry tree in bloom. How easy it is to believe that nature will always overcome the damage we do to it...

Dans le terrain vague de l'autre côté de la voie rapide j'ai trouvé un énorme cerisier en fleurs. Comme il est facile de croire que la nature viendra indéfiniment à bout de nos exactions à son égard...

Saturday 23 February 2008

Moon from my window

We saw some pretty spectacular lunar eclipse shots on various city daily photo blogs yesterday, especially in North America, but the opportunity was lost on us here in Avignon - it was a cloudy night. The next chance to witness a lunar eclipse in the Northern hemisphere will be 2015. That's a long time to wait :-(((
I did manage to catch a nice moon set in the early morning hours though. If you look closely, you'll recognise the Town Hall's clock tower that you saw yesterday.

On a vu quelques magnifiques photos de l'éclipse de lune sur certains blogs du réseau City Daily Photo, surtout ceux d'Amérique du nord, mais pas de chance sur Avignon, le ciel était nuageux, on n'a rien vu. La prochaine occasion d'observer une éclipse de lune dans l'hémisphère nord ne reviendra pas avant 2015. Ca fait un bout de temps à attendre :-(((
J'ai quand même eu la chance de saisir un joli coucher de lune aux petites heures de l'aube. Si vous êtes observateur, vous reconnaîtrez le clocher de l'hôtel de ville que vous aviez déja vu hier.

Friday 22 February 2008

A midi la France mange

All right, a bit of French culture today. This is l'Hôtel de Ville, Avignon's town hall. And the large pedestrian square in front is called place de l'Horloge. If you've been to Avignon you've been here. The main avenue, rue de la République, leads straight from the train station to this square and it's just a stone's throw from the Popes' Palace. This is the city's busiest square, yet it's 12:30 (check out the two clocks) and it's empty. Why? The French cultural exception: at noon, the French eat. Shops close, everything stops and the French go home for lunch. Not so true in Paris any more, but definitely still a reality in smaller towns. OK, that's what the locals do, but what about the tourists? You've got a point, this is their usual joint. Here where I stand, about seven or eight restaurants usually stretch their outdoor eating areas across the square. In summer the place is packed. But this is February, the dead season. This is when restauranteurs close shop to either go on holidays or refurbish the premises. Just before Easter the season will pick up again. But this is February, only the locals remain. And as the saying goes, at noon France eats.
Where do you usually have lunch ? If you eat lunch at all ?

Allez un peu de culture française aujourd'hui. Voici l'Hotel de Ville d'Avignon. La belle esplanade devant, c'est la place de l'Horloge. Si vous avez visité Avignon, vous êtes venu ici. La rue principale de la ville, la très commerçante rue de la République, y mène tout droit depuis la gare. Et le Palais des Papes est juste au coin de la rue. C'est la place la plus animée de la ville et pourtant elle est vide. Un coup d'oeil au cadran de l'horloge, vous aurez compris : tout le monde est rentré chez soi déjeuner. A Paris la vie rapide ne permet plus ça mais dans les petites villes c'est encore une réalité. Et les touristes ? Ah en effet, ils devraient être là. D'habitude, là où je me tiens, sept ou huit restaurants alignés offrent d'immenses terrasses pour déjeuner et l'été, c'est plein. Mais on est en février, la saison creuse. La plupart des restaurants sont fermés, les restaurateurs sont en vacances ou font des travaux. Un peu avant Pâques, la saison reprendra. Mais là, en février, et il ne reste que les locaux. Et à midi, la France mange.
Et vous, où déjeunez-vous d'habitude ?

Wednesday 20 February 2008

Art or what?


Avignon's museum of modern art, the Collection Lambert, currently displays a rather intriguing work of art on its outside wall along boulevard Raspail . It reads Priez comme nous - pray like us.
On my photo, the shadows of the plane trees across the street add a whole new dimension to the piece, but do nothing to help understand it. What cryptic message is it supposed to convey? As is the rule with conceptual art, the author probably produced a lengthy paper destined to enlighten our souls as to the depth and breadth of the message, but I haven't read it. Would you like to try and make up your own? It could be fun!
collection Lambert Avignon
La Collection Lambert, musée d'art moderne d'Avignon, expose actuellement sur sa façade sud, côté boulevard Raspail, cette oeuvre où l'on peut lire en dessous d'un oeil ouvert, les mots Priez Comme Nous.
Sur ma photo, l'ombre des platanes nus ajoute une nouvelle dimension au tableau mais n'en éclaire pas le sens. Que faut-il en penser ? Comme il est de règle dans l'art conceptuel, l'auteur a probablement écrit un long papier pour éclairer nos pauvres âmes sur la profondeur et la dimension de l'oeuvre, mais moi je n'ai pas la clé. Et si nous tentions de l'inventer ? Soyez créatifs, ça pourrait être amusant !

Tuesday 19 February 2008

Slogans and graffiti

Avignon for all its beauty is dreadfully tarred with graffiti. Most of them are just plain ugly, some really bad taste, others pretty obscure in their message. Today, brace yourselves, I'm taking you on a sample tour of my museum of horrors. Firstly above is a basic graffiti, selected for its nice name, Poet, but also for the stunning shape of the scraped plaster on the wall. Can you see a doggy here? (Place Damette, Avignon)

Avignon, ville chantée pour sa beauté, n'est pas à l'abri des immondes graffiti. Certains sont juste hideux, d'autres d'un goût douteux, d'autres encore franchement obscurs dans leur message. Aujourd'hui, âmes sensibles s'abstenir, je vous invite à un petit tour de mon musée des horreurs. D'abord un graffiti bien ordinaire s'il n'y avait ce nom qui m'a plu, Poète, et cet étonnante forme prise par le crépi qui se décolle... Vous ne voyez pas un chien, là ? (Place Damette)

Second, on the corner of a little restaurant in rue Etroite (means Narrow Street), a large PQ sign(PQ is French slang for toilet paper). I have seen this tag elsewhere in pink, white, or green with a little flower pattern. How charming.

Ensuite, scatologique en diable, l'anonyme qui signe "P.Q." au coin du petit resto de la rue Etroite. J'ai vu ce tag ailleurs en rose, en blanc, ou en vert pâle à petites fleurs. Charmant.
Moving on to politics (local elections are coming up on March 9th) - a message in Rue des Lices that left me gob-smacked: "voting makes you stupid/dumb" (the French is a swear word). I can only guess the author is an anarchist? This wall belongs to Lycée Pasteur, one of Avignon's top private high schools. The photo was taken last week. Since then, the sentence was crossed with a heavy black line and many more graffiti added.

Ensuite, passons à la politique (n'oublions pas les élections municipales le 9 mars prochain) avec ce message dans la rue des Lices qui m'a laissée pantoise : Voter rend con. Auteur anarchiste, je suppose ? Ce beau mur blanc est celui du Lycée Pasteur, l'un des meilleurs de la ville. La photo a été prise la semaine dernière. Depuis la phrase a été barrée d'un gros trait noir et plein d'autres tags ajoutés.
Now on to culture with this other statement scribbled on the front board of the Ateliers d'Amphoux theatre: "Culture is the death of subversion". I'll leave you with this one to meditate. Good luck. Now what sort of comment would you make on these graffiti?
avignon
Passons à la culture avec cette autre formule à l'emporte-pièce trouvée sur la devanture du théatre Les Ateliers d'Amphoux : "La culture, c'est la mort de la subversion". Je vous la laisse à méditer. Bon courage. Alors, ces graffitis vous inspirent-ils des commentaires ?

Friday 15 February 2008

Silent wait for spring

Many of you northerners dreamed of spring while looking at my photos of almond trees, but let's tell the truth, winter isn't quite over yet, even here in the south of France. This morning the roofs and gardens were white with frost, and the naked plane trees, as rigid as corpses, stretch their bare arms to the sky in a silent prayer for the arrival of spring. This is the courtyard of the Archbishop headquarters, 31 rue Paul Manivet. This magnificent ancient building currently under renovation (you can see that the stickers on the new windows haven't been removed yet) will house all diocesan activities under the one roof (source Catholic Diocese website). I took advantage of the open gate to sneak into the courtyard and take a few pictures.

Mes images d'amandiers ont fait rêver beaucoup de mes lecteurs du nord, mais une hirondelle ne fait pas le printemps, même ici dans le midi. Les amandiers restent l'exception. Ce matin les toits et la campagne étaient couverts de gelées blanches et les platanes sont toujours d'une raideur cadavérique. Pas la moindre explosion de bourgeons dans la cour de l'Archevêché, au 31 rue Paul Manivet. Cet immeuble magnifique qui vient d'être entièrement rénové (il y a encore des étiquettes sur les vitres toutes neuves) permettra de regrouper sous un même toit toutes les activités diocésaines. Site du diocèse ici. Le chantier n'est pas encore fini, j'ai profité des travaux pour entrer dans la cour et prendre quelques photos.

Tuesday 12 February 2008

Almond tree, very pretty

Fort Saint André, Villeneuve-lez-Avignon, 10 February 2008

Anne du Sud was right, the tree you saw in the previous post was an almond tree. That dark silhouette was two weeks ago. This week it changed to this: a thrilling explosion of divinely scented white-pink blossoms. We've had an unusually mild month of January and they may be a bit early but almond trees are always first to bloom in Provence anyway. It's a joy to see and smell.

Anne du Sud a été prompte à reconnaitre dans la photo de mon post précédent un amandier. Cette silhouette noire et dénudée, c'était il y a quinze jours. Cette semaine, voilà ce qu'il est devenu : une explosion de fleurs parfumées d'un blanc rosé. C'est magnifique. Nous avons eu un mois de janvier exceptionnellement doux et la floraison est peut-être un peu en avance, mais les amandiers sont toujours les premiers arbres à fleurir en Provence. C'est un délice à regarder et à respirer.
You could almost rejoice in the arrival of spring and believe in the eternal magic revival of nature if you didn't follow the news. They are not good. My almond trees here were buzzing with busy bees, but elsewhere in various parts of the world bees are dying by the thousands. The causes are unknown but the consequences are potentially devastating. For those of you who can read French and care about the environment I recommend Richard G's excellent blog Avant la lettre. I'm a regular follower. His very informative posts are supported by superb photos. If you can't read French, just go for the photos.

On pourrait se laisser à la joie de l'arrivée du printemps et croire au miracle de la nature si l'on ne suivait pas les nouvelles du monde. Elles ne sont pas bonnes. Mes amandiers ici bruissaient de l'activité des abeilles, mais ailleurs en différents endroits du monde elles meurent en nombre alarmant et sans cause apparente. Les conséquences pourraient en être catastrophiques. Sur l'actualité de la semaine (le vote du Sénat sur les OGM) il faut aller sur le blog d'Yves Paccalet lire son article du 10 février, OGM, les vrais ennuis commencent pour comprendre pourquoi le sujet est grave. Profitez-en aussi pour découvrir un de mes blogs préférés, l'excellent Avant la Lettre de Richard G. : l'écologie au bout de votre nez, avec des photos sublimes pour faire passer l'amère pilule.

Sunday 10 February 2008

Golden fort

Fort Saint André at sunset.

Across the Rhone from Avignon is the village of Villeneuve-lez-Avignon, dominated by the massive crenellated towers of Fort Saint Andre. The fort was built in 1291 by French King Philippe le Bel (Philippe the Beautiful) atop the hill of Mount Andaon to be a strategic watchpoint over the Rhone. In those days, the river, which flowed right at the foot of the fort, marked the border between the Kingdom of France, newly incorporating the region of Languedoc, and the County of Provence, which was part of the rival Roman Germanic Empire. The fort lost its reason to be when Provence was attached to the realm of France at the end of the 15th century. However the city of Avignon itself remained property of the Popes until 1791, after the French revolution. A few troops remained stationed in the fort until the following year, in 1792. Ironically, the fort had already lost any strategic value when some 22 years earlier, in 1770, a major flood caused the river bed to move 900 metres away from Mount Andaon: the fort no longer overlooked the river! Today, the fort is a tourist attraction which you can visit. All details here.
Quiz: would anyone know what sort of tree this is?

En face d'Avignon, sur la rive opposée du Rhône, le petit village de Villeneuve-lez-Avignon est dominé par les tours crénelées du Fort Saint André. Construit en 1291 par Philippe le Bel au sommet du Mont Andaon, ce fort surplombant la rivière avait pour objet stratégique de surveiller la circulation sur le Rhône, frontière naturelle entre le royaume de France, auquel le Languedoc venait d'être incorporé, et le comté de Provence, rattaché au Saint Empire romain germanique. Quand la Provence fut à son tour adjointe au royaume de France à la fin du quinzième siècle, le fort perdit son intérêt stratégique. Toutefois la ville d'Avignon et la petite enclave du Comté Venaissin restèrent la propriété des Papes jusqu'après la révolution en 1791, ce qui méritait un peu de surveillance. Quelques troupes restèrent donc stationnées dans le fort jusqu'à l'année suivante, en 1792. Mais le fort avait perdu toute efficacité vingt ans plus tôt : en effet, en 1770, à la suite d'une forte crue, le lit du Rhône se déplaça de 900 mètres à l'écart du Mont Andaon. Plus moyen de surveiller la rivière, devenue lointaine. Aujourd'hui le fort St André est une attraction touristique qui se visite. Tous les détails ici.
Quizz: quelqu'un saurait-il dire quel arbre on voit là ?

Friday 8 February 2008

Farewell, my baby

There is every reason to believe that Jesus, born in Bethlehem, neither had fair hair, a white complexion or blue eyes. But what an adorable child.

Il y a toutes les raisons de penser que Jésus, né à Bethléhem, n'avait ni la peau claire, ni des boucles blondes, ni les yeux bleus. Mais quel adorable enfant.

Crèche in Notre Dame des Doms cathedral, Avignon. Dating from the 19th century, it is the most ancient creche in the region: the 'santons' (figurins) are made of wax instead of clay like the later models. If you want to see it you will need to wait a bit: the creche was put away this week (on Feb 2nd). It will be set up again for next Christmas.

Santons de la crèche de la Cathédrale Notre Dame des Doms, Avignon. C'est la plus ancienne crèche de la région, elle date du XIXe siècle. Ses santons sont en cire et non pas en terre cuite comme les modèles plus récents. Pour la voir, vous devrez attendre un peu : la crèche a été démontée cette semaine (le 2 février). Elle sera ré-exposée à Noël prochain.

Wednesday 6 February 2008

What do I know?

Avignon, rue Noël Biret, yesterday at 11:30 a.m. / hier à 11h30.

Crude light
Dark shade
Growing old
With a dog
For company.


Lumière crue
Ombre noire
Vieillir
Avec un chien
Pour compagnon.

(Que sais-je de la vie ?)

photos d'avignon

Tuesday 5 February 2008

Another kind of balance

One of the most discreet and narrow lanes in Avignon is called Earth oven street, Rue du Four de la Terre. At number 37 in this street is a building whose façade is so crumbling and black with soot that you fail to realise it's an 18th century architectural beauty. If you look through the dark windows, you will be astonished to see this brilliant miniature staircase. Last weekend I was able to push the door and see it up close. Isn't it a perfect combination of elegance, balance, precision and craftmanship?

This piece is part of a fantastic collection of woodwork masterpieces made by the Compagnons du Tour de France. Don't be fooled by name, nothing to do with cycling. Since the Middle Ages the Compagnons guild has trained masters in carpentry, masonry, cabinet making and stone cutting. Their apprenticeship programme used to take members around the country; only once they had completed their Tour de France and demonstrated their talent with one these miniature masterpieces could they be awarded the title of Compagnon. The tradition survives today and the Open Doors days last weekend was aimed at informing the public about their apprenticeship and training programmes, adding new subjects such as plumbing.

When in Australia a couple of years ago I was invited in a doctor's home. In this newly built mansion I was surprised to find that the internal staircase, which made a 180° turn half-way up, had poorly balanced steps round the bend. Nothing dramatic but enough to make your foot hit the step, disturb your pace and shock the eye. The carpenter had got it wrong. This reminded me that a balanced staircase requires skills. I often walk past the Compagnon's building. Every time I take a glance through the window. It makes me think of craftmanship, and patience, and dedication, values that you rarely hear about today.
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L'une des ruelles les plus discrètes d'Avignon s'appelle la Rue du Four de la Terre. Au numéro 37 de cette rue se trouve un hotel particulier magnifique mais si décrépit et si noir de vieille crasse qu'il passe inaperçu. Cependant le passant curieux, en regardant par la fenêtre, aura la surprise de distinguer ce sublime escalier en colimaçon de cinquante centimètres de haut : quelle combinaison d'élégance, de précision et de métier ! C'est l'un des chefs d'oeuvre des Compagnons du Tour de France, qui ont à cette adresse leur base avignonnaise. Le week-end dernier, 2 et 3 février, une opération Portes Ouvertes m'a permis d'entrer admirer de près ces chefs d'oeuvre miniatures de bois et de pierre, un travail éblouissant. Cette opération avait pour but d'informer le public sur les formations et apprentissages offerts par les Compagnons, une structure plus vivante que jamais.

Il y a quelques années en Australie j'ai été invitée chez un ami médecin. Dans cette belle maison récemment construite, j'ai eu la surprise de découvrir que l'escalier qui menait au premier, tournant à 180° à mi-étage, avait des marches de largeur et de hauteur inégales dans le virage. Rien d'énorme mais suffisamment pour faire buter le pied, gêner le pas et agacer l'oeil. Le menuisier s'était planté. Cela m'a rappelé qu'un escalier bien balancé, ça demande du métier. J'aime passer par la Rue du Four de la Terre. Au passage, je jette un coup d'oeil par la fenêtre: ces chefs d'oeuvre me parlent avec bonheur du goût pour la belle ouvrage, le métier, le soin, la patience, toutes choses dont on parle assez peu aujourd'hui.

Sunday 3 February 2008

The Balance of Justice

Made of stainless steel, this modern sculpture located just across from the new Court of Justice on Boulevard Limbert represents the difficult balance of justice.
As I was taking this picture yesterday afternoon, a male voice came from behind: "You shouldn't take a photo of this building, Miss, there's too much misery in there, too much pain. Go take pictures of the Popes Palace, the pont d'Avignon, whatever, but not this place, no. It makes me angry." I turned around and saw an old man, probably homeless, looking battered but not aggressive. We started chatting. Showing me the right side of the building he said "this wing is for the liars, the lawyers, and this, the left wing, is for the crows - the men in black, judges and prosecutors. The liars and the crows, it's an ugly world you know". He then told me a bit about his life, said he'd spent eight years in jail because he'd killed a man, mentioned armed robbery, and transport of stolen goods. He'd obviously had too much to drink, but the story rang true. We chatted for a while, then we parted.
photos d'Avignon
Cette sculpture moderne située boulevard Limbert juste en face du nouveau Palais de Justice représente le difficile équilibre de la justice. Au moment où je prenais cette photo hier soir, j'ai entendu une voix d'homme derrière moi : "Vous ne devriez pas faire des photos de cet immeuble, Madame, il y trop de misère là-dedans. Allez donc photographier le Palais des Papes, le pont d'Avignon, ce que vous voulez, mais pas ça, ça me met en colère". En me retournant j'ai découvert un vieil homme mince aux traits burinés, probablement SDF, très abîmé par la vie mais pas agressif. Nous avons bavardé un peu. "Vous voyez l'aile gauche du bâtiment, reprit-il, c'est le côté des menteurs, les avocats, et l'autre côté, à gauche, c'est les corbeaux, les hommes en noir, les magistrats. C'est l'univers du malheur ici. " Ensuite il m'a raconté un peu sa vie, m'a dit qu'il avait huit ans de prison parce qu'il avait tué un homme, m'a parlé de vol à main armée et de transport d'objets volés, de la légion et de l'opération de Kolwesi. Certes il avait un peu trop bu mais ses mots simples sonnaient juste. Au bout de quelques minutes de conversation, nous nous sommes séparés. This morning I went back to take a picture from the opposite side, my back to the Court of Justice, stainless steel sculpture standing out against the city walls.

Ce matin je suis retournée sur les lieux. Je me suis placée de l'autre côté de la rue, dos au Palais de Justice, pour vous montrer la sculpture en inox se détachant sur la pierre des remparts. This detail shows you what makes this sculpture truly special: its improbable balance. Sitting on a stainless steel sphere, a long plank with more spheres piled up high. In an ideal world, the two sides, each charged with a pyramid of six spheres, would balance perfectly. but see how one of the pyramids comes tumbling down? One sphere is about to fall off, the others appear about to follow. At this stage though the balance is still achieved, the plank is horizontal, but what an extraordinary feat! If this sculpture is an allegory of Justice, it shows what a difficult exercise it is.

On voit sur ce gros plan ce qui rend cette sculpture tout à fait extraordinaire : son équilibre hautement improbable. Posée sur une sphère en inox, une longue planche où sont empilées d'autre sphères. Dans un monde parfait, les deux côtés, chacun chargé d'une pyramide de six boules, s'équilibreraient parfaitement. Mais une des pyramides est en train de s'écrouler, une des sphères est sur le point de tomber de la planche, et les autres pourraient bien suivre. L'équilibre, pour instable qu'il soit, est pourtant encore là, la planche est parfaitement horizontale. Si cette sculpture est une allégorie de la Justice, elle nous montre que c'est un art bien périlleux...


Friday 1 February 2008

Carte postale / Postcard

When you think of Avignon, what is the first image that comes to your mind? Its famous bridge of course, Le Pont d'Avignon. Today is Theme Day for over 130 City Daily Photo bloggers around the world, and the theme is "what your city is known for" - I didn't have much choice, did I ? Only four arches remain of the 22 originally built, unchanged since the 17th century. In the background is the beautiful Popes Palace, with the golden statue of Notre Dame des Doms glowing at the very top. This photo was taken last Sunday on a typical winter afternoon: sunny, not too cold, bare trees, no tourists (come back in summer, you'll see how crowded the bridge is!). I usually try to avoid tourist clichés on this blog, but this shot is a real caricature of a postcard. Oh well! Do you send postcards to your friends when you travel?

Quand on pense à Avignon, quelle est la première image qui vient à l'esprit ? Le pont d'Avignon bien sûr ! Aujourd'hui 1er du mois est jour à thème pour plus de 130 de bloggeurs du réseau City Daily Photo et le thème est "ce qui fait la célébrité de votre ville" - avais-je d'autre choix que vous montrer le pont St Bénézet ? Cette photo prise dimanche dernier est typique d'un après-midi d'hiver : froid mais pas trop, ensoleillé, arbres nus, pas de touristes (revenez cet été, le pont sera noir de monde !). Il ne reste que quatre arches sur les vingt-deux qu'il comptait à l'origine, mais celles-ci n'ont pas bougé depuis le XVIIe siècle. Derrière se trouvent le Palais des Papes et la cathédrale Notre Dame des Doms dont la statue brille au sommet de l'église. D'habitude j'évite les clichés touristiques, mais là j'ai vraiment fait une caricature de carte postale. Vous envoyez des cartes postales à vos amis quand vous voyagez ?

Click on the links to travel around the world and discover what these cities are famous for:
Et maintenant voyageons autour du monde : cliquez sur les liens pour découvrir ce qui fait la célébrité de chacune de ces villes :

Portland (OR), USA - Menton, France - Monte Carlo, Monaco - Memphis (Tennessee), USA - Manila, Philippines - San Diego (CA), USA - Anderson (SC), USA - New York City (NY), USA - San Diego (CA), USA - Mexico City, Mexico - San Francisco (CA), USA - Mumbai (Maharashtra), India - Mainz, Germany - Weston (FL), USA - Minneapolis (MN), USA - Turin, Italy - Las Vegas (NV), USA - Hobart (Tasmania), Australia - Bicheno, Australia - Durban, South Africa - Joplin (MO), USA - Nashville (TN), USA - Stockholm, Sweden - Kyoto, Japan - Tokyo, Japan - Brussels, Belgium - Chicago (IL), USA - Montpellier, France - Seattle (WA), USA - Mazatlan, Mexico - Saint Paul (MN), USA - Sharon (CT), USA - Sesimbra, Portugal - Toulouse, France - Tuzla, Bosnia and Herzegovina - Susanville (CA), USA - Maple Ridge (BC), Canada - Saint Louis (MO), USA - Prague, Czech Republic - Helsinki, Finland - Pilisvörösvár, Hungary - Lisbon, Portugal - Mexico (DF), Mexico - Trujillo, Peru - Dunedin (FL), USA - Albuquerque (NM), USA - Port Angeles (WA), USA - Cottage Grove (MN), USA - Saint-Petersburg, Russian Federation - Kuala Lumpur, Malaysia - London, UK - Baziège, France - Jefferson City (MO), USA - Greenville (SC), USA - Selma (AL), USA - Mumbai, India - Naples (FL), USA - Norwich (Norfolk), UK - Silver Spring (MD), USA - Setúbal, Portugal - Stayton (OR), USA - Bellefonte (PA), USA - Sofia, Bulgaria - Arradon, France - Montego Bay, Jamaica - Athens, Greece - Austin (TX), USA - Singapore, Singapore - West Sacramento (CA), USA - Jackson (MS), USA - Wassenaar (ZH), Netherlands - Budapest, Hungary - Rotterdam, Netherlands - St Malo, France - Chandler (AZ), USA - Melbourne, Australia - Port Vila, Vanuatu - Cleveland (OH), USA - Nottingham, UK - Kansas City (MO), USA - The Hague, Netherlands - Crystal Lake (IL), USA - Wrocław, Poland - Chateaubriant, France - Cheltenham, UK - Moscow, Russia - Monrovia (CA), USA - Saigon, Vietnam - Toruń, Poland - Grenoble, France - Lisbon, Portugal - New Orleans (LA), USA - Sydney, Australia - Boston (MA), USA - American Fork (UT), USA - Boston (MA), USA - Montréal (QC), Canada - Wichita (KS), USA - Radonvilliers, France - Buenos Aires, Argentina - Christchurch, New Zealand - Rabaul, Papua New Guinea - Wailea (HI), USA - Aliso Viejo (CA), USA - St Francis, South Africa - Port Elizabeth, South Africa - Seattle (WA), USA - Pasadena (CA), USA - Vienna, Austria - Orlando (FL), USA - Torun, Poland - Delta (CO), USA - Santa Fe (NM), USA - Minneapolis (MN), USA - Haninge, Sweden - Paris, France - Stavanger, Norway - Niamey, Niger - Le Guilvinec, France - Bogor, Indonesia - Saarbrücken, Germany - Auckland, New Zealand - Wellington, New Zealand - Budapest, Hungary - Juneau (AK), USA - Bucaramanga (Santander), Colombia - Glasgow, Scotland - Chicago (IL), USA - Jakarta, Indonesia - Adelaide (SA), Australia

Bonus photo: under the bridge / Photo cadeau: reflets sous le pont.

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