Rue Grivolas depuis le 6ème étage du parking des Halles, Avignon
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Yesterday I laughed, today I cried.
Yesterday my daughter, 18, passed her driving test at her first attempt. It was no mean feat: the success rate is only 60%, much lower than that of the baccalaureate (88%), which she passed last year. Her well-deserved success followed one year of accompanied driving, a scheme by which a youth drives with an adult (me) in the passenger seat, providing guidance and advice over a minimum of 3,000 kilometers. Statistics show that young adults who go through this scheme have a far lower accident rate than those who only follow a standard training course with a driving school (20 hours or so behind the wheel). Her achievement was very much the result of a strong and bonding team work between the two of us. Over time I truly enjoyed seeing her emerge as a safety-conscious, responsible and courteous driver. I'm really proud of her.
Today I cried. Driving to work at 8:40 am on the large boulevard outside the ramparts of Avignon, I heard the siren of a firemen's emergency medical services vehicle coming from a side street. Although the traffic lights were green for me, I stopped to give it right of way. But the red truck didn't come through and at first I couldn't understand why - until I realised another car was blocking its way, and shockingly - intentionally. While the street was perfectly empty the sparkling white SUV had stopped right in the ambulance's way. It stayed there for what seemed an eternity to me, 10 seconds maybe, and then slowly pulled away, not without the driver waving a middle finger at the firemen's truck. Yes, an offensive finger. I couldn't believe my eyes. Blue lights flicking, the red truck resumed its way towards the hospital. End of story.
Couldn't this young man imagine that one day the ambulance could be on its way to saving his mother's, girlfriend's or best mate's life? My own thought was that my daughter would have to share the road with guys like him. I cried. Do you share my indignation?
Hier j'ai ri, aujourd'hui j'ai pleuré.
Hier j'ai ri. Ma fille de 18 ans a eu son permis de conduire, du premier coup. Avec un taux de réussite de 60%, le permis est aujourd'hui beaucoup plus difficile à avoir que le bac (88%). Cette réussite, c'est le résultat d'un beau travail d'équipe : depuis un an je la faisais conduire en conduite accompagnée. Un an et plus de trois mille kilomètres pour moi dans le siège passager à lui prodiguer conseils et encouragements, un travail intensif ces dernières semaines sur les manoeuvres, les créneaux, les marches arrière, les rond-points, le coup d'oeil sur l'angle mort... c'est avec plaisir qu'au fil du temps je l'ai vue devenir une conductrice efficace, courtoise et responsable. Je suis vraiment fière d'elle.
Aujourd'hui j'ai pleuré. En voiture à 8h40 ce matin sur le boulevard Limbert qui longe les remparts, au niveau du palais de justice j'ai entendu la sirène de l'ambulance des pompiers. Bien que le feu soit au vert pour moi, je me suis arrêtée pour laisser la priorité à ce véhicule qui arrivait de la route de Montfavet sur ma gauche. Mais une fois arrêtée je me suis aperçue que l'ambulance n'entrait pas dans le carrefour : une grosse voiture blanche arrivant en sens inverse de moi lui barrait le passage. Je me suis demandée si le trafic l'empêchait de dégager, mais pas du tout, la voie était parfaitement libre devant lui. Le conducteur s'était délibérément arrêté juste devant le camion de pompiers pour lui barrer la route. Oui, exprès. Et puis au bout d'un temps qui m'a paru effroyablement long, dix secondes peut-être, il a avancé lentement, non sans adresser un doigt d'honneur au camion des pompiers. Oui, un geste d'insulte. J'en suis restée choquée. Gyrophare bleu tournant toujours, le camion rouge a repris sa route vers l'hôpital. Fin de l'affaire.
Ce jeune homme s'est-il jamais dit que dans l'ambulance il pourrait un jour y avoir sa mère, son enfant ou son meilleur pote ? Moi je me suis dit que ma fille allait avoir à partager la route avec des gens comme lui. J'en ai pleuré. Partagez-vous ma révolte ?